Une colocation pour bâtir la résilience, une communauté pour construire ensemble. Ne pas vivre dans l’idéal procuré par un univers que nous savons tous comme éphémère, mais au contraire se préparer aux difficultés que nous réserve un monde qui change. Anticiper les adaptations qui de toutes façons, un jour ou l’autre, s’avéreront nécessaires. Les voir comme une opportunité de vivre la transition plutôt que d’être contraints au changement.
Bâtir la résilience. Vivre la transition. Nous essayons de développer cet idéal dans le plus de pans de notre vie commune possible. Cela n’est pas toujours facile, mais de semaines en semaines, des semis ont timidement envahi la cuisine, avec à la clé l’idée de tendre vers l’autonomie alimentaire. Un jour peut-être. Dans le jardin, un abri qui semble abandonné. Pourtant, si l’on prête un peu l’œil au fil des semaines, l’abri se mue petit à petit en mezzanine, qui elle deviendra un potager suspendu et un système d’aquaponie.
En aquaponie, on reconstitue tout un écosystème pour pouvoir produire des légumes sur une très petite surface : une circulation d’eau connecte plusieurs mètres carrés de potager à un aquarium contenant des poissons, les excréments des poissons nourrissant les plantes et réciproquement, avec au final très peu d’apports extérieurs.
Tendre vers l’autonomie alimentaire d’abord. Mais pas seulement. Tendre vers l’autonomie énergétique ensuite. Commencer par réduire notre consommation pour tenir dans les limites de la planète. Tous les colocs se sont blottis sous les couvertures pendant l’hiver, en limitant le chauffage, un des principaux postes de dépense énergétique dans notre maison.
Également repenser notre mobilité. Peu à peu vendre les voitures vieillissantes pour acquérir un vélo. Réfléchir à la construction d’un vélo cargo que nous pourrons réparer et entretenir nous-même.
Néanmoins, impossible de repenser notre mobilité sans repenser notre consommation. Nous avons décidé de consommer le plus bio et le plus local possible et de nous approvisionner dans des commerces locaux plutôt qu’en grande surface, où d’ailleurs nous ne mettons plus les pieds depuis plusieurs mois.
Alors, bientôt un an après avoir investi la Maison Bleue, nous nous efforçons peu à peu de construire la transition, mais aussi d’inspirer les visiteurs, nos proches, pour que le mouvement se propage.
Bien sûr, tout ne fonctionne pas du premier coup. Les expériences se soldent parfois en échecs cuisants qui sont autant d’invitations à réessayer, à faire évoluer nos méthodes, à échanger et mettre en commun nos déconfitures pour faire en sorte que chaque tentative soit moins ratée que la précédente. Moins ratée, voire réussie car à force de tomber on finit par apprendre à marcher.
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