La maison ?

Bonjour à toi  !  Voici une petite description de notre lieu de vie

La maison bleue est un collectif de vie qui regroupe entre 14 et 16 colocataire dans une maison à Bourg la Reine dans le sud de Paris. Nous vivons en collectif car nous pensons que c’est de cette façon que nous pourrons le mieux agir politiquement. Nous sommes une colocation engagée sur des thématiques écologiques et sociales et essayons de faire de chez nous un lieu accueillant et agréable à vivre.


La visite

Chambre individuelle ou partagée et tout le reste est mis en commun. Nous nous prêtons facilement les pièces pour y dormir si besoin. Tout peut être un espace partageable en somme ! En bas, une buanderie et un espace de travail ou de militantisme. Nous n’achetons pas grand chose pour les rénovations et nous passons notre temps à récupérer des matériaux pour créer. Le garage est un atelier qui abrite des outils et le deuxième étage une machine à coudre tandis que l’espace de travail sert tantôt de dortoir d’appoint ou de salle de musique.

La charte

La Maison bleue évolue beaucoup avec ses habitant-e-s, il serait du coup difficile de définir un « projet » avec des objectifs (ce qui nous ferait peut-être ressembler à une startup écolo un peu gênante). C’est plutôt un collectif de vie, mais qui fonctionne avec certaines règles autodéfinies et qui crée une ambiance qui ressemble un peu à ce qui suit. Suspense.

Lieu d’accueil et solidarité

La Maison Bleue est un lieu où on expérimente la solidarité dans la façon d’accueillir nos co-habitant.es. Alors on essaie d’être là pour accueillir des personnes en galère de logement, d’emploi, de papiers. On bricole des espaces ou du temps pour ça. On a aussi fait de belles rencontres qui ont donné envie de réfléchir à ces questions, de penser des répartitions des charges et des loyers pour aplanir les inégalités, de faire des récups’ pour manger bien tout en dépensant moins, etc.

Vous comprendrez donc que les cadres sups devront payer un peu plus que les autres :).

Cuisine – La tambouillasse populaire de la maison bleue

Raviolis au tofu faits maison ? Cornes de gazelle version végane ? En fait, à la maison bleue, tout le monde n’est pas végane mais tous les plats qu’on cuisine pour les dîners du soir le sont. Personne n’est empêché de cuisiner des produits qui ne le sont pas, mais on s’assure que la base des repas qu’on partage soit végane pour qu’on puisse tous-tes la partager. On a la chance d’avoir des personnes qui adorent cuisiner, et il faut avouer que c’est souvent un délice, on se dit même qu’on mange sûrement mieux que dans les restaus clandestins de Pierre-Jean Chalançon [1] (bon, pas tous les soirs, faut pas exagérer, des fois c’est de la bouillasse). Ça a permis à des personnes de (se) prouver que les végans mangent pas que de la salade, de rendre la vie plus facile aux antispécistes radicaux de la maison (haha) et puis on est bien contents d’essayer de créer une culture collective autour d’un véganisme un peu plus convivial que celui des vieilles pub pour les steak végétaux à 5 euros l’unité.

Par ailleurs, on a eu des poules pendant un temps, mais maintenant elles sont à la retraite (elles l’étaient déjà avant en fait, aucune poule ne devrait travailler).

On s’est inscrit-e-s dans un « supermarché coopératif » à Fresnes (Coquelicoop) dans lequel on trouve pas mal de choses, en plus du marché du Bourg la Reine et des quelques récups qu’on essaye de faire.

[1] organisateur Zemmouriste de dîners clandestins célèbre pour avoir accueilli à dîner des ministres pendant le confinement.

Vivre sobrement en énergie (et éteindre des panneaux publicitaires)

Enercoop, c’est cher. On ne sait même pas pourquoi on y est inscrit. Mais au moins, quand c’est cher et que depuis 2022 c’est aussi nucléaire, on peut réfléchir à utiliser moins d’énergie. Du coup, on se chauffe pas beaucoup et on préfère s’habiller chaudement en hiver et se balader presque nu en été. L’hiver, on utilise notre frigo extérieur low-tech (c’est à dire une petite armoire). Globalement, mutualiser l’énergie c’est aussi en avoir moins besoin, et ça nous parait plutôt cool d’essayer de réduire notre conso en énergie année après année. Après, si t’as vraiment froid, allume un peu, personne ne t’en voudra.

Vivre avec peu de moyens et un peu plus de temps

À la maison, on a plein de petits outils pour avoir besoin de moins d’argent. Déjà, on est nombreux.ses et forcément, les loyers baissent et on partage aussi plein d’objets/services (abonnement internet, buanderie, penderie partagée). En plus, on utilise peu d’énergie, on fait des récups etc. Mais aussi, on a une bricothèque à la maison et on peut se former à l’utilisation d’outils pour augmenter notre autonomie et faire des petits travaux nous-mêmes. Aussi une mutuelle de réparation pur  nos objets électroniques et globalement du prêt en tout genre pour pas avoir à tout avoir chacun.e tout le temps. Collectivement, on réduit donc notre dépendance aux trucs qu’on aime pas (genre le capitalisme) et en même temps, tout ça, c’est aussi du temps pour la maison et le collectif.

Reprendre le temps de respirer, et de poser notre attention sur ce qui fait sens pour nous : cuisiner ensemble un bon repas, s’occuper du potager, réparer plutôt que d’acheter, mettre en place des ateliers et groupes de discussion entre coloc… On souhaite prendre notre temps, ou en tout cas ne plus le perdre ! À la Maison Bleue, on dort 12h ou 4h (12+4 ça marche aussi), on est salarié, chômeur, étudiant, bénévole, militant, auto-entrepreneur (liste non exhaustive).

Wokisme et cancel culture

A la maison, on est wokes, mais genre, super wokes. Anarcha-féministe indigéniste islamo-khmers verts. Plus sérieusement, on se dit qu’on vit dans un monde capitaliste patriacal et colonial, et qu’en tant qu’individus et que collectif, on en hérite, même si on le veut pas. On a grandi dedans, ça nous a construit, et on fait ce que l’on peut pour partir de là. Du coup on essaye d’en parler, de travailler à ce qui ne fonctionne pas dans nos rapports, et on préfère choisir nos cadres plutôt que de subir les normes dominantes. On a pas hésité à évoquer ce qui nous dérangeait, à régler certains conflits en abordant les problèmes politiques qui y sont mêlés (racisme, sexisme, classisme, etc.) Parfois ça marche, d’autres fois moins, mais bon, on fait du mieux qu’on peut.

Vivre en démocratie autogestionnaire

A la maison, on est nombreux.ses[2]. Très nombreux.ses. Pour que ça marche, on essaye donc d’être organisé. Tableau de ménage, jardinage[3], chantiers terre paille, calendrier collectif, bon pour que tout ça marche on fait des réunions. Ces réunions permettent de prévoir d’autres réunions. Et de se répartir des tâches qu’on juge importantes pour la maison. Genre là, si j’écris ici c’est parce que avant on a fait une réunion et j’étais obligé de le faire. C’est un peu ça, la démocratie autogestionnaire.

[2] adjectif se référant au fait qu’on n’arrive pas à se mettre d’accord sur le nombre exact.

[3] écologie sans lutte des classes